Née en 1989, vit et travaille entre Bordeaux.   
                                             
Alexia Chevrollier interroge la matière et le temps. Enivrants et obsédants, ils sont en perpétuelle évolution, tantôt impalpables, insaisissables, invisibles, fuyants ; tant autres cycliques, complexes, caractériels. De ce postulat, c’est tout naturellement que le travail de l’artiste se porte vers des matières vivantes, contraintes, - ou au contraire libérées -, par ce sempiternel hasard ; et vers l’expérience du geste, qui perpétue des savoir-faire.

Le langage artistique d’Alexia Chevrollier s’exprime à travers différents médiums tels que la sculpture, la peinture, l’installation et la vidéo, afin de les associer. Finement choisies, les matières reflètent l’envie de l’artiste de les éprouver, en portant un intérêt particulier pour leurs plasticités, complexités et organicités. Des réalisations faites à partir de sable, de terre, de verre, de métal, de plâtre ou encore d’émulsions de rouille ou de cuivre. Telle une “metteuse en scène de matières”, elle cherche à ce qu’elles s’expriment. Le verre s’écoule sur des structures en métal, ondule sur des chaînes, le plâtre recouvre le jus d’oxydation de cuivre, la terre crue enveloppe des supports en métal. Une sorte de métamorphose s’opère. Elle entretient une relation intime et profonde avec la peinture, qui se reflète dans les formes sculpturales hybrides qu’elle conçoit et qu’elle nomme : « tableaux-sculptures » ou « sculptures-tableaux ». La fabrication et l’emploi d’extraction de rouille ou du cuivre, illustre parfaitement la dimension picturale et sculpturale de ses oeuvres. Dans ce qu’elle appelle une « déréalisation de la matière », elle s’interroge sur la capacité d’un matériau robuste à s’exprimer différemment. Cette interrogation se caractérise par la déconstruction même des propriétés émises par la matière, en la rendant liquide. Enfin, c’est en collaborant avec des artisans qu’elle identifie selon les projets, qu’elle instaure un dialogue entre l’art et l’artisanat. Un travail commun, autour du geste au travers duquel naissent de mirifiques imprévus, dont se saisit Alexia Chevrollier.